jeudi 9 juin 2016

1922 : Épilogue

Maurice ETIENNE

Sous-Lieutenant au 367ème Régiment d'Infanterie


Épilogue

1922 : Inhumation définitive de Maurice



En décembre 1921, Bellouet, qui avait repris ses activités d'horticulteur et pépiniériste à Orléans, nous avait envoyé un croquis représentant la tombe de Maurice, ornée des arbustes, lilas et rosiers qu'il avait envoyé à Dombasle pour Mademoiselle Eugénie Blandin, qui était chargée de l'entretien de la tombe comme déléguée du Souvenir Français.


Après de longues hésitations, et vu la décision des autorités de transférer le corps de notre fils, de Dombasle où il avait été inhumé le lendemain de son décès, jusque dans une grande nécropole de l'Est, nous avons jugé préférable de faire transporter la dépouille mortelle de notre fils à Grenoble, ville où nous avons quelque chance de terminer nos jours.

La cérémonie de la translation et de l'inhumation a eu lieu à Grenoble le le 15 Juillet 1922, la cérémonie à l'église Notre Dame, l'inhumation au cimetière St. Roch, dans la demi-case de gauche en entrant, N°126. Il tombait une pluie diluvienne ; toute notre famille des environs assistait aux obsèques.

Le corps de Maurice repose dans l'allée centrale recouverte de gravier blanc de la concession, les pieds contre la porte d'entrée de la grille. Une croix de bois, celle placée par ses compagnons d'armes à Dombasle sur sa tombe provisoire, marque actuelle la place du milieu de son corps. A sa suite, vient le corps de Joseph Salviany, jusqu'au monument.

Voici un rappel des honneurs rendus à Maurice au cours de sa carrière militaire : Maurice Etienne, Sous-lieutenant à la 4° Cie. de Mitrailleuses du 367° Régiment d'Infanterie, Mort pour la France, à la côte 304 près de Verdun, le 28 juin 1917 ; cinq citations à l'Ordre. Croix de guerre : deux palmes, trois étoiles. Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.

« Le Brave dont le nom suit est cité à l'Ordre de la Brigade : Ss. Lieutenant Etienne (Joseph, Gabriel, Maurice), 19° Cie du 368°. Officier très courageux et plein d'entrain ; a ramené dans nos lignes un blessé allemand qu'il est allé chercher, de jour, à 20 mètres des réseaux de fil de fer ennemis, devant Fey-en-Haye, le 4 octobre 1915.
Le Colonel commandant la 146° Brigade
Florentin »

C'est dans le même secteur qu'à la suite d'une opération vivement conduite, le 13 Mars 1916, le Général de Brigade cite à l'Ordre la 19° Compagnie du 368° R.I. qui a « ...par ses officiers, les lieutenants Paulard et Etienne, a enlevé et nettoyé en un clin d’œil une tranchée de 1ère ligne ennemie sur un front de 200 mètres. »

Cette affaire valait personnellement au sous-Lieutenant Etienne une citation à l'Ordre de l'Armée (croix de guerre avec palme), avec le libellé suivant :

« Au cours d'un coup de main exécuté par sa compagnie, le 13 Mars 1916, dans les lignes allemandes, a tué de sa main, à l'entrée d'un abri-caverne, deux allemands qui refusaient de se rendre et en a fait un troisième prisonnier. »

Après dix-huit mois passés dans ce secteur difficile, son régiment, le 368°, est dissous, il est versé au 367°, dans une compagnie de mitrailleuses, où il continue de se signaler.

Par trois fois, sur la rive droite de la Meuse, il participe avec sa Division, la 73°, à la défense héroïque de Verdun, dans les conditions les plus périlleuses. La quatrième fois, en Juin 1917, il est dirigé avec son régiment sur la rive gauche, vers la côte 304. Il devait y trouver la mort.Cette mort glorieuse lui valait la citation suivante à l'ordre de la 73° Division :

« Officier remarquable de sang-froid et de bravoure, ayant le mépris le plus absolu du danger, a remarquablement dirigé le tir de sa section de mitrailleuses. Est tombé mortellement frappé, le 28 Juin 1917, au moment où il arrêtait la progression de l'ennemi.
Lebocq. »

Enfin, par arrêté du 18 Octobre 1919, publié au J.O. le 7 Janvier 1920 :

« La Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur a été attribuée à la Mémoire du Sous-Lieutenant Etienne, Joseph Gabriel Maurice, Mort pour la France. »

La citation du Ministre reproduit textuellement celle du Général commandant la 73° Division, en y ajoutant « Croix de guerre avec palme. »



A jour, le 1er Février 1922
Léon Etienne




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