samedi 9 avril 2016

Avant-propos

Maurice ETIENNE

Sous-Lieutenant au 367ème Régiment d'Infanterie

 

Mort pour la France devant Verdun le 28 juin 1917



Avant-Propos

Quatre années après la fin tragique de Maurice, lorsque la violente désolation du début eût fait place chez nous à une douloureuse résignation, je songeai à retracer, pour ma chère femme et pour moi, les mille menus souvenirs de la vie de celui qui continuait à faire l'objet constant de nos conversations. Nous nous rappelions avec une mélancolique consolation les heureux instants si vite écoulés où nos trois enfants vivaient, grandissaient et réussissaient au gré de nos désirs, sans que jamais, pendant 28 ans, la mort n'eût frappé à notre porte.

C'est à cette période que j'ai voulu me reporter ici, avant qu'une foule de détails, souvent futiles, intéressants seulement pour nous, nos proches et quelques intimes, aient été obscurcis par la brume du temps.

Quoique mon intention fût surtout de mettre en relie la vie et la mort de Maurice, j'ai cru devoir enregistrer, quand ils se présentaient, des faits saillants survenus dans la famille. Je commencerai par rappeler sommairement l'ascendance de la nôtre.

La famille ETIENNE est originaire de Saint-Lattier (Isère) , où mon grand-père Jean (1791-1861) était propriétaire notable et resta maire pendant 40 ans. Il avait épousé Mlle. CHEVALIER (1783-1866), dont il eût six enfants, trois garçons et trois filles.

Filles :
Aurore (1822-1847) qui mourût jeune comme religieuse à N.D. de l'Osier, couvent près de St. Marcellin et pèlerinage très fréquenté, Adèle (1817-1852 et Émilie (1814-1856), 2ème femme FEROUL, toutes les deux furent mariées successivement à M. FEROUL de Peyrus (Drôme), sans laisser de postérité.

Fils :
Jean Auguste (1821-1892), père de Mme. Émile CLEMENT de Grenoble, Ferdinand (1825-1881), mon père, et Eugène (1827-1877), père de Mme. Marie CAPDEPON, de Mme . Jean CREPET, de M. Paul ETIENNE et de Mme. Madeleine BONNAUD.

Mon père, né en 1825 dans notre propriété de l'Olivier à St. Lattier, fut notaire à Rives-sur-Fures (Isère) pendant 28 ans, et adjoint au maire de cette commune, chef-lieu de canton. Il mourût le 30 juillet 1881. Il avait épousé, au début de l'année 1825, Mlle. Élise Émilie MATHIEU, de Virieu-sur-Bourbre (Isère), décédée à Rives le 18 juin1882, dont il eût quatre enfants, savoir :
1/ Léon
2/ Émile, ancien élève de St. Cyr, décédé à Oran (Algérie) comme capitaine au 2ème Zouaves le 11 novembre 1898. Il repose dans le cimetière de Rives, à coté de nos parents, célibataire.
3/ Gabrielle, épouse du Docteur Gaëtan HERMIL ( 1849-18914), ancien interne des Hôpitaux de Paris, décédé à Grenoble en juillet 1891, décédée elle-même à Nice le 6 juillet 1920. Elle fut inhumée à Grenoble dans le caveau HERMIL et laissa 2 enfants, Marcelle et André.
4/ Thérèse, épouse de Théophile LACUIRE, professeur au Lycée de Nice, décédée dans cette ville le 1er mai 1911, laissant 3 enfants, Suzanne, René et Jean.

Je rappellerai que la famille MATHIEU-GLENAT, notre branche maternelle, était originaire de Pont-en-Royans (Isère) et établie à Virieu depuis le milieu du 18ème siècle. Elle était d'une bourgeoisie très ancienne et de plus honorablement connues. Mon grand-père maternel, Étienne MATHIEU avait épousé en 1831 Mlle. Eulalie GLENAT (1802-1872) et mourût en 1852 à l'age de 57 ans, laissant six enfants, savoir :
1/ Eulalie COMMANDEUR (1831-1892), six enfants.
2/ Ferdinand, propriétaire à Virieu, célibataire (1832-1880).
3/ Hector, Chef de Bataillon du Génie, ancien élève de l’École Polytechnique (1834-1896), cinq enfants.
4/ Élise, ma mère (1835-1871), quatre enfants.
5/ Céleste (1837-1871), célibataire.
6/ Aimé, ancien élève de St. Cyr, Chef de Bataillon d'Infanterie, ancien maire de Virieu, marié, sans enfants (1839-1916).

Notre grand-père, propriétaire important à Virieu, avait été pendant plusieurs années maire de ce chef-lieu de canton.

Quant à moi, né à Rives le 12 août 1857, sorti de l’École Polytechnique en 1879, j'étais Lieutenant au 2ème Rgt. D'Artillerie, à Grenoble, lorsque j'épousais, le 9 mai 1888, Mme. Clotilde Jeanne SALVIANY, orpheline, née le 12 mars 1868 à Grenoble, place St. Laurent, dans un immeuble appartenant à ses parents, au 1er étage.



1- Léon Etienne, à Polytechnique, 1877

2- Jeanne Salviany, au Sacré-Cœur, 1884

Au moment de notre mariage, ma femme placée sous tutelle de son cousin germain, M. Jean Edouard VIDIL, riche négociant, vivait chez sa tante paternelle, Mme. Edouard VIDIL, 2 rue de France. Les familles SALVIANY et VIDIL appartenaient à la meilleure société de Grenoble.

Promu comme capitaine peu après notre mariage, je fus nommé en 1889 à la Manufacture d'Armes de Saint-Étienne (Loire) et c'est dans cette ville, 52 rue de Roanne, 1er étage, que nous eûmes notre premier enfant, Magdeleine, actuellement Mme. Pierre HANOTEAU . 

Au début de 1890 je fus affecté en qualité d'inspecteur d'armes à l’École d'Artillerie d'Angoulême, où naquit notre fils Maurice, objet de cette notice.

Enfin, notre troisième enfant, Simone, vit le jour à Grenoble le 15 juin 1897, pendant un stage d’État-Major que j'accomplissais à la 27ème Division.







3- Magdeleine, Saint-Etienne, 1889 – avec Maurice, Angoulême, 1890- Simone, Paris 1898

Je commence maintenant la notice à la naissance de mon fils, dont ci-dessous la première tombe à Dombasle, où il reposa après le mortel assaut des allemands sur la côte 304 qu'il défendait, près d'Esnes-en-Argonne.



4- Tombe militaire de Maurice, Dombasle, 1917

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